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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/407

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— Eh bien ! quoi de nouveau ? lui demandèrent les autres[1].

— Quoi de nouveau ? mais, vous ne savez donc rien ? Le fils du roi de France est encore dans le bois ! Il est venu à bout d’enlever la princesse Dalmar, et il l’emmène à Paris. Mais, il aura fort à faire, avant d’arriver là. D’abord, en sortant du bois, il sera attaqué par douze voleurs, qui lui enlèveront, à lui, à la princesse, et à leur valet, tout leur or, leur carrosse et jusqu’à leurs vêtements. Ils les mettront tout nus, comme quand ils vinrent au monde, puis ils les abandonneront, dans cet état. Et celui d’entre eux qui voudrait opposer quelque résistance serait à l’instant transformé en marbre. Étant dans ce triste état, ils rencontreront ensuite une vieille femme, sur le seuil de sa chaumière, qui les invitera à entrer et à accepter des vêtements. S’ils ont le malheur d’entrer dans la chaumière de la vieille et d’accepter des vêtements d’elle (car il y en aura là à choisir : vêtements de princes, de princesses, de ducs, de marquis), aussitôt, ils seront encore transformés en statues de marbre, et ils viendront se chauffer chez nous. Ils arriveront ensuite sur

  1. Rapprocher cet épisode d’une situation analogue du Pont de Londres, page III, du tome II, dans mes Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne.