Aller au contenu

Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le roi, enfoui sous un tas de feuilles sèches, n’avait rien vu, ni rien entendu ; mais, le bossu n’avait pas perdu un mot de tout ce qu’avait dit le boiteux. Il descendit de son arbre, éveilla le roi, à qui il ne dit rien de ce qu’il savait, et ils se remirent en route.

Ils arrivèrent bientôt au fleuve dont avait parlé le boiteux. Le bossu tira son couteau de sa poche, alla à une haie qui était là près, y coupa une baguette de saule, l’écorcha, et la fourra trois fois dans la haie. Le roi coupa aussi une baguette et l’écorcha, tout en marchant, mais, il ne la fourra pas dans la haie. Ils arrivent au bord du fleuve, et ne voient ni barque ni pont.

— Nous ne pouvons pas aller plus loin, dit le roi.

Mais le bossu frappa l’eau, par trois fois, de sa baguette et la terre, de son pied, et voilà aussitôt un beau pont qui s’élève sur le fleuve, au grand étonnement du roi. Ils s’engagent dessus et passent de l’autre côté. Le bossu frappe encore de sa baguette, par trois fois, et le pont disparaît aussi promptement qu’il s’était élevé.

Les deux voyageurs se trouvèrent alors au pied d’une montagne très élevée et dont les flancs étaient garnis d’un fourré impénétrable de ronces et d’épines. Il fallait pourtant gravir cette montagne. Comment faire ? Le bossu regarda