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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/444

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tendait reconnaître, dans le buste de sa femme, celui de sa fille, qu’il croyait avoir péri, victime du serpent, et, comme il ne la retrouva pas sur le navire, puisqu’il est vrai qu’elle n’y était pas, étant restée à la maison avec son enfant, il l’avait fait jeter en prison, et son navire avait été pillé par le peuple, puis incendié.

— Ainsi donc, répondit le geôlier, vous avez sauvé du serpent la fille du roi, et elle est, à présent, votre femme ?

— Je l’ai achetée du capitaine d’un navire qui la conduisait à un serpent, dans une île, et, selon ce qu’elle dit, elle serait fille d’un roi, mais je ne sais de quel roi.

Le geôlier courut faire part au roi de ce qu’il venait d’entendre. Le roi donna l’ordre d’amener, sur-le-champ, le prisonnier en sa présence, et, quand il eut entendu son histoire, il s’écria :

— C’est sûrement ma fille ! Où est-elle ?

— Elle est restée à la maison, dans mon pays, avec son enfant, répondit Iouenn.

— Il faut me l’aller chercher, vite, pour que je la voie encore, avant de mourir !

Et l’on donna un nouveau navire à Iouenn, pour aller chercher la princesse et la ramener à son père. Les deux premiers ministres du roi reçurent aussi l’ordre de l’accompagner, dans la crainte qu’il ne revînt pas. Ils arrivèrent sans