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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/46

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II


LA FEMME DU TRÉPAS[1]
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Il y avait une vieille fille restée sans mari, sans doute parce qu’elle n’en avait jamais trouvé. Elle avait passé la quarantaine, et on lui disait souvent par plaisanterie :

— Vous vous marierez encore, Marguerite. — Oui, oui, répondait-elle, quand le Trépas viendra me chercher.

Un jour du mois d’août, elle était seule dans la maison, occupée à préparer à manger aux batteurs, quand un personnage qu’elle ne connaissait pas entra soudain et lui demanda :

— Voulez-vous me prendre pour mari ?

  1. En breton, la mort personnifiée « Ann Ankou » est du masculin ; c’est pourquoi j’emploie le mot Trépas, au lieu de la Mort.