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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/469

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leur, s’il les abandonnait, dans leur vieillesse. Ils lui promettaient de le marier à la plus belle princesse que l’on trouverait au monde, et de lui céder aussitôt le trône. Mais, il ne les écoutait seulement pas, et il partit.

Il marchait, il marchait, au hasard, nuit et jour, demandant à tous ceux qu’il rencontrait des nouvelles du Corps-sans-âme ; personne ne connaissait le Corps-sans-âme ni ne pouvait lui donner aucune bonne réponse. Un jour, il fut surpris par la nuit, dans un grand bois, où il s’était égaré, et le voilà bien embarrassé et bien inquiet, car ce bois était rempli de bêtes fauves. Il grimpa sur un arbre et aperçut une faible lumière, au loin. Il descendit, quelque peu rassuré, et se dirigea vers cette lumière. Il se trouva, au bout de quelque temps d’une marche assez pénible, à travers le bois, devant une petite hutte construite de branchages, de fougères et de feuillages. Par une fente de la porte, il vit un vieillard, à la barbe longue et blanche, qui priait, à genoux devant un crucifix.

— C’est un ermite ! se dit-il en lui-même.

Il poussa la porte mal close, qui céda facilement, et il dit :

— Bonsoir, mon père.

— Bonsoir, mon fils, répondit le vieillard ; en quoi puis-je vous être utile ?