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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/473

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— Le château du Corps-sans-âme ? répéta le vieillard, en rappelant ses souvenirs ; oui..., oui, je le connais... Mais, il n’est pas facile d’aller jusque-là, mon fils ! Ce château-là est retenu par quatre chaînes d’or, entre le ciel et la terre. Vous verrez les chaînes, mais non le château, car il est trop haut pour cela.

— Comment y aller, alors ? demanda le prince.

— Hélas ! je ne saurais vous le dire, mon fils, car l’aigle même n’atteint pas à cette hauteur. Mais, Dieu, dans sa bonté, m’a établi maître sur tous les animaux qui possèdent des ailes, et si, quelque jour, vous avez besoin de moi ou de quelqu’un des miens, vous n’aurez qu’à m’appeler et j’arriverai aussitôt. J’ai une autre recommandation à vous faire : lorsque vous m’aurez quitté, vous ne tarderez pas à vous trouver au bord de la mer, et là, vous verrez, sur la grève, un petit poisson laissé à sec par la marée en se retirant, et qui sera près de mourir. Prenez ce petit poisson avec la main et remettez-le, vite, dans l’eau, car, plus tard, vous pourriez avoir besoin de lui.

Le lendemain matin, de bonne heure, le prince prit congé de l’ermite et se remit en route, se dirigeant toujours vers l’Orient.

Il arriva bientôt au bord de la mer. Comme il