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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/62

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— Rien, répondit la jeune femme, toute troublée, et en essayant de dissimuler les clefs.

— Comment, rien ? Montrez-moi ces clefs-là ! Et il lui arracha le trousseau de clefs d’entre les mains, et, prenant la clef du cabinet défendu et l’examinant :

— Ah ! malheureuse femme, s’écria-t-il, tu ne vaux pas mieux que les autres, et tu auras le même sort qu’elles !

— Oh ! ne me tuez pas ! ne me tuez pas ! ayez pitié de moi, je vous en prie ! criait la pauvre femme.

— Non, point de pitié !

Et Frimelgus la jeta à terre, et, la saisissant par ses longs cheveux blonds, il se mit à la traîner jusqu’au cabinet fatal, pour l’y pendre, comme ses sept autres femmes. La pauvre Marguerite criait de toutes ses forces : Au secours ! au secours !...

En ce moment, on entendit sur le pavé de la cour le bruit des pieds de deux chevaux arrivant au galop. Deux cavaliers venaient, en effet, d’y entrer. C’étaient les deux frères de Marguerite, qui venaient la voir. En entendant des cris de détresse, ils descendirent promptement de leurs chevaux, et entrèrent dans le château. Ils virent Frimelgus qui traînait leur sœur par les cheveux, et, dégainant leurs sabres, ils tombèrent sur lui