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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/213

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Le lendemain matin, à dix heures, on se trouva encore, de part et d’autre, dans la plaine, et le diable réclama encore la princesse.

— Oui, si tu la gagnes, lui répondit Malo, car il te faudra encore combattre.

Et aussitôt il souffla dans le bec d’oiseau, que lui avait donné le second géant, et tous les oiseaux du pays, petits et grands, arrivèrent de tous côtés, se précipitèrent sur le diable, et lui crevèrent l’œil qui lui restait. Si bien qu’il demanda encore quartier, jusqu’à dix heures, le lendemain matin.

— Je le veux bien, répondit Malo, mais, ce sera pour la dernière fois.

Le lendemain matin, à l’heure dite, on se retrouva dans la plaine, de part et d’autre, et le diable réclama encore la princesse. Malo, pour toute réponse, tira de sa poche la mèche de cheveux dorés, que lui avait donnée le troisième géant, lui commanda de faire son devoir, et aussitôt tous les animaux à poil du pays, petits et grands, accoururent, de tous côtés, et tombèrent sur le diable, l’attaquant chacun à sa manière. Le combat fut terrible, et le diable, quoique aveugle, se défendit comme un diable. Il poussait des cris épouvantables, sous les coups de dents et de griffes des assaillants... Enfin, il fut vaincu, abattu, foulé aux pieds et enchaîné.