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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/218

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lorsqu’un de mes enfants aura accompli pour moi le pèlerinage promis.

— Je le ferai, mon père, et je partirai dès demain matin, dit Alanic.

— La bénédiction de Dieu soit sur toi, mon fils ! répondit le fantôme, qui s’évanouit aussitôt[1].

Le lendemain matin, quand Alanic descendit, sa mère lui demanda ;

— Est-ce que, comme tes frères, tu n’as aussi rien entendu ni rien vu, mon fils ?

— Si, ma mère, répondit-il, j’ai entendu et j’ai vu.

— Quoi donc, mon fils ? Dis-moi, vite.

— J’ai vu mon père, comme quand il était en vie, et il m’a parlé, ma mère.

— Grand Dieu !... Et que t’a-t-il dit, mon enfant ?

— Il m’a dit que c’est lui qui fait, chaque nuit, le bruit que vous savez, et qu’il est dans le Purgatoire, et n’en sortira que lorsqu’un de ses enfants aura fait pour lui le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Galice, qu’il avait promis de faire, étant gravement malade, et qu’il ne fit point, après sa guérison.

  1. Tout ce début doit être une interpolation moderne, dans une fable entièrement payenne, à l’origine.