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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/262

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L’embarras de la princesse ne fit qu’augmenter, car son père devenait chaque jour plus pressant, et, la nuit venue, elle alla encore, secrètement, consulter la vieille du bois.

— Hélas ! lui dit-elle, il m’a encore trouvé une robe de la couleur de la lune !

— Vraiment ? Comment s’y prend-il donc ?... Mais, peu importe ; demandez-lui, à présent, une robe de la couleur du soleil, et nous verrons bien comment il s’en tirera, cette fois.

On envoya encore des messagers de tous les côtés, dans le royaume, et même hors du royaume, à la recherche d’un tissu de la couleur du soleil. Un mois, deux mois, trois mois se passèrent, et les messagers ne revenaient pas, et le roi était fort inquiet. On finit pourtant par le trouver aussi, ce tissu merveilleux, et le roi, ne se tenant pas de joie, courut le présenter à la princesse, en criant :

— Le voilà ! Il est trouvé !... Nous allons, à présent, faire les noces !...

— Oui, mon père, répondit-elle tranquillement, vous m’avez procuré tout ce que je vous ai demandé, et je dois tenir ma parole.

Mais, la nuit venue, elle sortit encore secrètement du palais, pour aller trouver la vieille du bois, et elle lui dit :

— Hélas ! c’en, est fait de moi ! Il m’a aussi procuré la robe de la couleur du soleil !