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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/275

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était seule à la maison (son mari était allé à sa journée), et elle lui répondit :

— Hélas ! mon fils, nous sommes si pauvres, Lie nous ne pouvons vous loger, et je le regrette ; nous n’avons qu’un seul lit et du pain d'orge et de la galette de sarrazin, pour toute nourriture.

— Au nom de Dieu, ayez pitié de moi, je suis faible, que je ne puis aller plus loin ; je passerai la nuit sur la pierre du foyer.

— Restez, alors ; nous partagerons avec vous, de bon cœur, le peu que nous avons.

Le tailleur rentra, peu après, et ne trouva rien à redire à la conduite de sa femme.

Le lendemain matin, le prince demanda à son hôte s’il ne connaissait pas, dans les environs, quelque bonne maison où il pourrait trouver à gagner sa vie, comme jardinier ou valet d’écurie.

— Je ne connais guère que des pauvres, par ici, lui répondit le tailleur ; cependant, à une bonne journée de marche, il y a un vieux château, au milieu d’un bois, et peut-être trouverez-vous là ce que vous cherchez.

Le prince remercia son hôte et se remit en route, à la grâce de Dieu.

Au coucher du soleil, il arriva sous les murs du château dont lui avait parlé le tailleur. Il paraissait inhabité et depuis longtemps abandonné.