Aller au contenu

Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à poursuivre sa route, dans la direction qu’avait prise son frère. Quand il eut franchi le pont, il s’engagea dans un chemin creux et sombre[1]. Bientôt il y trouva un grand coffre ou bahut qui paraissait abandonné.

— Que signifie ce grand coffre, ici ? se dit-il ; voyons ce qu’il y a dedans.

Et il l’ouvrit et vit qu’il était vide.

— Si je passais la nuit dans ce coffre ? Je serais quitte de dépenser mon argent dans une auberge ; J’en ai si peu ! et je me contenterai pour mon souper d’une croûte de pain que j’ai dans ma poche.

Et il entra dans le coffre et se disposa à y passer la nuit. Il commençait à sommeiller, lorsqu’il fut réveillé par un bruit qui ressemblait à celui que ferait une personne en s’asseyant rudement sur le couvercle du coffre : boum !

— Qu’est cela ? se dit-il, peu rassuré.

Un moment après, le même bruit se répéta deux fois : boum ! boum ! comme si deux autres personnes eussent sauté sur le coffre, puis il entendit cette conversation :

— Eh bien ! camarades, dit une voix, quoi de nouveau ? La journée a-t-elle été bonne ?

  1. Comme on le voit, ma conteuse avait des idées étranges sur la position géographique du pont de Londres.