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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/133

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— Que demandez-vous, mon brave homme ? lui dit le portier.

— Je voudrais parler au roi.

— Tout de suite, monseigneur, reprit le portier, qui avait lu l’inscription qu’il avait à son chapeau.

Et il le conduisit à la chambre du roi, qui lui dit :

— Vous êtes le premier chirurgien de la Basse-Bretagne ?

— Pour vous servir, sire, répondit Ollivier.

— Et vous pourriez guérir ma fille ?

— Oui, sire, car si je ne le fais pas, personne au monde ne le fera.

— Si vous faites cela, je vous la donnerai pour épouse, et de plus je vous céderai même ma couronne. Tout ce qu’il y a de médecins, chirurgiens, magiciens et sorciers en Angleterre ont été voir la princesse, et malgré tout son mal ne fait qu’empirer tous les jours : mon cœur est navré de voir dans quel état elle se trouve, la pauvre enfant !

Alors Ollivier fit transporter dans la chambre de la princesse une barrique défoncée par un bout ; il la remplit d’eau bénite, puis, avec un balai de genêt qu’il avait coupé lui-même dans les champs, il se mit à asperger la princesse. Celle-ci se démenait, criait et hurlait tellement que tout le monde en