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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/152

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serait pas, et qu’elle pouvait s’adresser à un autre. Et il ferma le guichet et se retourna de l’autre côté ; mais Thérèse ne sortit pas, et, quand le prêtre rouvrit le guichet de son côté et qu’il la trouva là il lui dit, d’un ton dur :

— Je vous ai dit que je ne vous confesserai pas ; adressez-vous à un autre.

Et il ferma encore le guichet avec fracas. Mais, quand il le rouvrit, Thérèse était toujours là, et elle dit, en fondant en larmes :

— Au nom de Dieu, écoutez-moi !...

— Qu’aviez-vous donc pour vous exclamer de la sorte pendant l’enterrement ? Vous avez scandalisé tous les parents et les assistants !

— C’est que, mon père, lorsque, après la messe, vous avez aspergé le cercueil d’eau bénite, j’en ai vu sortir toutes sortes de vilaines bêtes, des couleuvres, des crapauds, des salamandres, et d’autres plus horribles encore ; et ces hideux animaux, dont la vue m’a arraché ces cris, sont encore rentrés dans le cercueil dès que vous avez cessé d’y jeter de l’eau bénite. Et cela a recommencé dans le cimetière, lorsque vous avez, une dernière fois, jeté de l’eau bénite sur le cercueil descendu dans le trou de terre !

— Que me contez-vous là ? Êtes-vous folle, ou rêvez-vous ? dit le prêtre.

— Je vous assure, reprit la pénitente, que j’ai