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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/234

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Quand la fille fut parvenue à l’âge de douze ans, son père l’enferma dans une tour, avec une servante, et personne autre que lui-même n’y allait jamais la visiter. Il avait toujours dans ses poches les clés de la tour.

Le jeune garçon fut envoyé à l’école, quand il eut dix ans. Son père vint à mourir pendant qu’il était encore à l’école, et on lui écrivit de venir à la maison.

Son père était inhumé quand il arriva. Il alla prier sur sa tombe, dans le cimetière, et y resta si longtemps, qu’il finit par s’endormir sur la dalle funéraire. Il vit, pendant son sommeil, comme deux belles vierges qui descendirent du ciel auprès de lui. Et il les entendit qui se disaient l’une à l’autre :

— Voici un jeune homme bien beau et bien sage : où lui trouverons-nous une femme digne de lui ?

— Moi, répondit l’autre, je connais une jeune fille bien belle et bien sage aussi, qui est renfermée dans une tour, à plus de cinq cents lieues d’ici, et que Dieu a mise sur la terre pour être la compagne de ce beau jeune homme. Portons-le auprès d’elle.

Et les deux vierges (génies) prirent le jeune homme, s’élevèrent avec lui en l’air et allèrent le déposer auprès de la jeune fille, dans son lit.