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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/253

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bois, ayant grand’faim et plus de peur encore ; et quand la nuit revint, ils y étaient toujours. Jean pleurait et se désespérait ; Jeanne avait plus de courage, et s’efforçait de le rassurer. Elle l’aida à monter sur un arbre, pour voir s’il n’apercevrait aucune lumière. Quand il fut au haut de l’arbre, elle lui demanda :

— Ne vois-tu rien, mon frère ?

— Si ! je vois une petite lumière, au loin. — De quel côté ?

— Là-bas, à gauche, au loin.

— Eh bien ! descends alors, et nous allons, marcher vers la lumière.

Jean descendit de l’arbre, et ils marchèrent du côté de la lumière. Ils entendaient les loups hurler de tous côtés, dans le bois, et ils tremblaient de tous leurs membres, les pauvres enfants ! Enfin, à force de marcher à travers les ronces et les buissons de houx, qui leur piquaient et déchiraient les jambes et la figure, et les faisaient tomber souvent, ils arrivèrent devant un vieux château entouré de hautes murailles. Ils frappèrent à la porte : Dao ! dao !... Une vieille femme pliée en deux, sur un bâton et aux dents longues, et noires, vint leur ouvrir.

— Bonsoir, grand’mère, lui dirent-ils.

— Bonsoir, mes enfants, répondit la vieille. Que cherchez-vous, si tard ?