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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/290

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— Puisque c’est la volonté de Dieu !

Puis il écrivit à sa femme, pour la rassurer et la consoler.

L’enfant, que la sage-femme avait jeté par la fenêtre, aussitôt après sa naissance, était tombé sur un buisson de roses et n’avait éprouvé d’autre mal que quelques légères écorchures. Un ermite, en passant près du palais, au point du jour, entendit des gémissements. Il s’approcha et fut étonné de trouver un petit enfant qui venait de naître.

— Pauvre créature du bon Dieu ! s’écria-t-il. Si je n’étais venu à passer, tu allais mourir là, sans baptême.

Et il l’emporta dans un pli de sa robe, le fit baptiser et le mit en nourrice dans le voisinage.

Quand la guerre fut terminée, le prince revint à la maison. Il embrassa sa femme bien tendrement, et ne lui parla jamais du malheur qui lui était arrivé.

Mais la guerre se ralluma peu de temps après, et il lui fallut partir encore. Il laissait, comme la première fois, sa femme enceinte. Quand son temps fut arrivé, elle donna le jour à un second fils, aussi beau que le premier. La sage-femme lui substitua encore un petit chien, et ce second enfant fut jeté par la fenêtre, comme le premier, et les deux couleuvres, Jeanne et la sage-femme, écrivirent encore au prince que sa femme avait,