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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/305

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longtemps, vit encore, reprit la princesse. Allons tous ensemble la voir dans la prison où vous l’avez fait enfermer.

Et ils se rendirent ensemble à la prison, et y trouvèrent la reine vivante et en bonne santé. Alors ils tombèrent dans les bras les uns des autres et pleurèrent de joie de se trouver réunis.

— À chacun suivant ses œuvres ! s’écria alors le roi.

Et il donna l’ordre d’écarteler entre quatre chevaux la sage-femme et Jeanne, la sœur de la reine et qui était aussi devenue sa femme.

L’ordre fut exécuté sur le champ.

La reine Jeanne mourut presque aussitôt sortie de sa prison, et le roi épousa alors la princesse du château enchanté, et il y eut un grand festin.

Quand tout le monde était assis à table, on vit entrer dans la salle une petite vieille femme, toute courbée sur son bâton. Marie reconnut aussitôt la vieille femme du bois, qui l’avait recueillie avec ses frères et conseillée, et elle se leva et alla la recevoir. Mais, dès qu’elle lui eut touché la main, la vieille devint une jeune femme très-belle, et elle parla ainsi à Marie :

— Je suis la sainte Vierge, votre marraine : c’est moi qui vous ai conseillée et protégée dans le danger. Ne m’oubliez pas ; vivez sagement ;