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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/366

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guère en retard, ou il y en aura bien d’autres avec moi. »

Elle ne remarqua pas encore qu’elle n’avait entendu aucune cloche sonner, et que tout ce monde ne semblait pas venir de plus loin que le cimetière.

Elle entra dans l’église par le porche. La messe commençait. L’église était pleine, comme un jour de grande fête, ce qui l’étonna un peu. Elle se plaça, selon son habitude, au bas de la nef, jeta un regard autour d’elle et ne reconnut personne. Mais ce qui l’étonna le plus, c’est le silence absolu qui régnait autour d’elle : pas de bruit de sabots ferrés sur les dalles de pierre, ni de ces toux si communes, l’hiver, dans les églises. Quelque extraordinaire que fût tout cela, elle s’en préoccupa peu, et, toute à sa prière, son esprit ne s’y arrêta, pas. Quand vint le moment de communier, comme elle s’était confessée la veille et avait eu l’absolution, elle se présenta à la table sainte et reçut le saint Viatique. Mais elle fut seule à communier, ce qui lui parut bien extraordinaire.

Quand la messe fut terminée, l’officiant se tourna vers les assistants et parla de la sorte, debout sur les marches de l’autel :

« Je vais, à présent, mes frères et sœurs chrétiens, me rendre à Rozanc’hlan, pour porter le saint Viatique à Marharit Riwal, qui est à l’agonie.