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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/369

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— Comment ! de la messe matinale ? Voici l’heure d’y aller seulement, et j’y vais.

— Ah bien oui ! vous pouvez rester à la maison, car vous n’aurez plus de messe matinale pour aujourd’hui. Vous vous êtes oublié dans votre lit, où vous vous trouviez sans doute mieux que sur la route du bourg, par ce temps froid. Malheur à vous, si le maître le sait, car vous savez qu’il n’aime pas à voir ses domestiques manquer la messe ! Pour ce qui me regarde, vous pouvez vous rassurer : je n’en dirai rien à personne.

Et elle rentra, sans s’arrêter davantage, et Kerbrat, de son côté, continua sa route vers le bourg de Plouaret.

Quand Marianna parut devant ses maîtres, ce fut de nouvelles questions ; mais elle répondit sans hésitation et avec une assurance qui en imposa à tous.

— Je vous le répète, dit-elle, j’ai été au bourg, à la messe du matin, que j’ai entendue d’un bout à l’autre, et j’en arrive.

— Mais voyez donc l’horloge : il n’est pas encore trop tard pour partir et arriver à temps.

— La preuve que je dis la vérité, c’est que, au sortir de la messe, j’ai accompagné le prêtre qui l’a dite jusqu’à la porte de Marharit Riwal, qui est à l’agonie et vient d’être extrémisée.