Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/87

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perte, et le jeune homme était tellement frappé au cœur, qu’il en tomba malade.

- On consulta tous les médecins du pays et même les sorciers ; mais ce fut en vain, et le jeune seigneur ne faisait que dépérir, tous les jours, de plus en plus. Voyant cela, sa mère résolut de ne plus le contrarier, et elle lui annonça qu’elle consentait à le laisser épouser Touina. Cette bonne nouvelle le guérit sur le champ, comme par enchantement. On fit chercher le vieux mendiant, qu’on regardait comme le père de Touina, et on l’amena au château. Mais il se tint à la porte et tendit la main pour demander l’aumône, selon son habitude. La dame vint et lui dit :

— Entrez, mon brave homme, et asseyez-vous au foyer.

Et il entra et s’assit au foyer, et la dame lui dit encore :

— Mon fils désire avoir votre fille pour femme ; êtes-vous content de la lui donner ?

— Ma fille est pauvre comme moi, et elle ne peut pas espérer de s’élever si haut ; pourtant, si c’est la volonté de Dieu, qu’elle s’accomplisse.

Les noces furent célébrées sans délai, et il y eut de grands festins, des jeux et des réjouissances de toute sorte, pendant plusieurs jours.