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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/90

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sonne ne lui répondit, mais les larmes et les cris augmentèrent.

— Où est mon enfant ? demanda-t-elle alors.

Et comme on ne lui répondait toujours que par des larmes et des cris, elle se mit à chercher de tous les côtés et finit par le découvrir sur un lit où on l’avait déposé. Elle le prit dans ses bras et l’embrassa, en le baignant de ses larmes. Puis elle dit avec résignation :

— Dieu me l’avait donné, et Dieu me l’a ôté ; que son saint nom soit béni !

Et elle le déposa dans une armoire, sur un coussin, et, s’adressant ensuite aux cuisinières et aux autres domestiques qui étaient là, d’un air résigné et calme elle leur dit :

— Essuyez vos larmes, et cessez vos cris ; faites comme moi ; que chacun soit à son travail, et que les invités qui vont venir ne sachent rien du malheur qui vient d’arriver. C’est la volonté de Dieu, et il ne sert de rien de se désoler ou de murmurer.

Et, donnant l’exemple, elle s’occupa elle-même de préparer la table et d’orner la salle, comme si son cœur de mère n’était pas navré.

Cependant, les invités arrivaient, et Touina les recevait gracieusement et le sourire sur les lèvres ; et à ceux qui demandaient à voir son enfant elle disait qu’il dormait pour le moment, et