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Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/327

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   Et nous d’aller nous promener,
A travers le cimetière, tous deux.
   Quand furent finies les vêpres,
Comme le monde sortait,
   Moi d’entendre deux jeunes filles
Se dire l’une à l’autre :
   — Voilà le plus beau jeune homme
Qu’il y ait au pardon de Créac’h-Mikel !
   Si j’osais l’aller prier
De me venir conduire à la maison !...
   — Bonjour à vous, jeune homme,
Viendriez-vous me conduire à la maison ?
   — Désabusez-vous :
C’est là une chose que je ne ferai pas.
   Moi je suis un jeune clerc,
Qui poursuis mes études.
   J’ai laissé mes livres
Chez le recteur de Coadri.
   Par la grâce du Seigneur Dieu,
J’irai les y chercher.
   — Vous n’êtes pas trop avancé (dans les ordres)
Pour pouvoir vous marier ?
   — Si j’avais eu envie de me marier,
Je serais bien marié
   A une jeune orpheline
D’auprès de chez mon père.
   Celle-là a du bien
Et four et moulin,
  Beau courtil pour s’y promener,
Avec, ou milieu, un colombier...


(Chanté par Jeanne Kerguiduff, à Taulé, 1850.)
(Collection de Penguern.)
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