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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/106

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À l’heure donnée, nous frappâmes à la porte. Une grande femelle l’ouvre.

— Est-ce vous, mesdames ? dit-elle en nous regardant à la lueur d’une lanterne sourde, qui nous déroba son mincis.

— Oui, mademoiselle, répondis-je.

Nous renvoyons le fiacre et l’on ferme la porte.

— Vous êtes impatiemment attendues, nous dit-elle. Il y a ici je ne sais combien de gens protégés par les deux évêques qui vous ont fait appeler ; ce sont sans doute de leurs grands vicaires, de leurs moines ou de leurs secrétaires, qui ont les mêmes besoins ; mais, entre filles, l’on peut se confier bien des secrets. Dites, mes enfants, je suis bonne diablesse, moi, et il est probable que vous en avez vu d’autres. En quel état sont vos bijoux ?

Comme la plus ancienne, je répondis que les nôtres ne valaient sûrement pas le sien, et que je serais surprise de nous voir avec elle, si je ne comptais assez d’hommes dans la maison pour le service de ce grand nombre de filles.

— Grand merci de votre compliment, répond la femme de chambre de la vicomtesse (c’était elle qui nous parlait). Je n’ai jamais vu vos charmes et vous n’avez jamais voyagé dans mes pays chauds. Ainsi le tout soit avancé par politesse ; venons au fait. Le plus jeune des évêques que vous allez voir est dans son diocèse. C’est un vigoureux mâle, et j’ai entendu qu’il disait en confidence à ma maîtresse que, pour sa part, il