Aller au contenu

Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 190 —

CONTE XI

La Flûte de Martine.


 Le fait en est assez original :
  Je le narrerai bien ou mal.
 Une servante, — On la nomme Martine, —
 Ouvre le cul, pour lâcher son urine,
 Et croit entendre un certain sifflement.
 — Qu’est-ce cela ? dit-elle, Quoi ? Comment ?
 Qui siffle ainsi ? J’aime l’expérience.
Martine pisse encor : même bruit recommence.
 — Oh ! oh ! dit-elle ; ou le diable est par là,
  Ou ce bruit sourd vient de cela !
 Vous noterez que la belle Martine,
Pour un certain Bourdon était si peu mutine,
  Que souvent, dans son propre lit,
 Elle en avait reçu des coups de vit.
 Mercredi donc, l’histoire en est nouvelle,
Martine à cul ouvert, repisse ; et cette belle
  Remarque que le sifflement
  Du même endroit vient constamment.
Martine, pisse encor, pour se croire plus sûre
 Que le bruit sort du trou de la nature.
— Las ! donc, dit-elle enfin, mon siffleur est mon con ;
Il faut donc lui donner la flûte de Bourdon.
Bourdon est appelé ; Martine est tamponnée ;
Et s’écrie : — Oui, je suis noblement enculée !