Aller au contenu

Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 234 —


 De tous poissons elle était amoureuse :
  Elle avale, sans y penser,
  Une arête très dangereuse
 Qui menaçait de percer son gosier.
  L’on appela l’art à son aide.
 Le médecin prescrivit son remède.
 La belle enfant, hélas ! allait périr
Si l’on ne prévenait les progrès de l’ulcère.
  — Mes amis, s’écria son père.
  Verrai-je ma fille mourir ?
  Secourez-moi, sauvez ma fille ;
  La pauvre enfant et si gentille !
  Ah ! j’en serais au désespoir !
  Épuisez tous votre savoir.
 L’on se souvient que dans le voisinage
  Il existait un jeune sage,
  Aussi modeste que savant.
  Le père fut assez prudent
 Pour l’appeler. Il vint à la même heure ;
 Vit la malade et dit : — Cela n’est rien,
 Consolez-vous, je serai son soutien.
 Que l’on me donne une livre de beurre,
  Et que l’on allume un grand feu.
 Le père crut que ce n’était qu’un jeu.
L’on obéit pourtant. — Que tout le monde sorte,
 Dit-il encor, je vais fermer la porte.
  On le prit pour un charlatan :
  C’était un sage bien savant.
  Il étend avec modestie,