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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/36

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ARTICLE SECOND

Expulsion tragique du couvent


Le temps de la douleur suit de trop près la saison du plaisir. La tourière Jeannette, assez honnêtement payée, voulut essayer aussi de notre optimisme. Nelson l’enfila et se crut dans un gouffre.

— Jeannette, lui dit-il, ton carquois est trop grand pour mon dard ; va te faire exploiter par ton confesseur ; tu seras encore assez outillée pour lui ; mais tu vois bien que ton fourreau est trop large ; un glaive à ressorts ne tient à sa gaine qu’autant que la gaine lui donne de délicieuses entraves.

Nous apprîmes trop tard que le directeur des nonnes s’essayait avec elles et distribuait ses grâces, par semaine, à vingt-six des révérendes mères qui avaient le plus de ferveur ; mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit : un malheur irréparable nous menaçait au dehors, tandis que les brusqueries de Nelson nous valurent d’être expulsées du pensionnat.