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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/64

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donnait à la plus ample toison une majesté capable de réveiller le plus vieux mufti ; j’eus de la peine en m’en approchant à distinguer dans le centre de ce superbe taillis ces lèvres de carmin qui font tourner la tête aux hommes, et qu’elle savait ouvrir et fermer avec un art qui n’appartient qu’à Fanny.

Julie, moins grande et plus blonde, montra conséquemment une peau satinée ; mais deux fesses communes, si je les compare au divin cul de Fanny. Elle fut piquée de ne pas entendre d’exclamations lorsqu’elle les présenta. Pour se venger elle mit les mains sur sa fente en se retournant, comme pour nous apprendre que son derrière ne méritait pas nos mépris, et que le sacré portique de l’amour ne serait présenté qu’à nos vœux. Cette ruse, que je devinai, me piqua. Je sautai sur ses mains, et j’appelai Minette, qui lui rendit autant de justice que moi. Sa délicieuse bouche est taillée merveilleusement. Le bosquet qui la défend est d’une couleur douce, que bien des connaisseurs préfèrent à ce sombre noir, que moi-même je n’aimerais pas si j’étais mâle ; mais il ne faut pas disputer des goûts. Celui-ci aime la brune, celui-là préfère la blonde. Nos élégants Français donnent insolemment la palme à la négresse, qui pue ; il est vrai qu’elle est chaude. N’en parlons plus.

Pendant une semaine entière, nous reçûmes les hommages d’une foule de cavaliers, que nous mîmes au régime, parce que chacun devait passer à son rang, ils firent tous merveille et payèrent bien. Nous n’eûmes de