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Page:Mélesville et Carmouche - La permission de dix heures.pdf/16

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poussez votre pointe. Un libérateur… un sauveur… vous concevez ?…. ça vous montre dans le plus beau jour ! vous triomphez !… Elle est attendrie, elle vous saute au cou…

LANTERNICK, enchanté, l’embranssant.

C’est ça… Ah ! il-mn ami Larosse tu es un coquin pien aimaple !…

LAROSE.

Les voilà qui sortent ! il ne faut pas qu’elles nous voient ensemble… (Ils disparaissent à droite.)


Scène V

MADAME JOBIN, NICOLE.
NICOLE, la suivant.

Vous ne voulez pas que je vous accompagne, ma tante ?

MADAME JOBIN, portant un carton d’épaulettes.

Non, ma chère… je ne vais qu’à deux pas, au château, porter au colonel d’Albigeac ces épaulettes et cette dragonne !… Toi, soigne le souper. Ce petit bosco de notaire est gourmand ; et comme il vient me proposer… des mariages…

NICOLE, avec un soupir.

Vous tenez donc toujours à passer la première ?

MADAME JOBIN, haussant les épaules.

Cette question ! petite sotte ! (Elle pose le carton sur la table de la tonnelle.) Ne vivons-nous pas comme les deux sœurs ?… Je suis l’ainée… il est donc tout simple…

NICOLE.

Mais, ma tante, vous êtes veuve !

MADAME JOBIN.

Eh mon Dieu ! qu’est-ce qu’un mari qui est défunt ? C’est comme si l’on n’en avait jamais eu.

NICOLE.

Ah ! ben ! ça n’est pas juste !