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Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/116

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las ! ce jour est encore à venir !… C’était une chose convenue entre MM. Adam et Séveste, comme la suite l’a prouvé. — Je laissai passer une quinzaine avant de retourner chez le directeur, qui me pria d’attendre jusqu’à la réouverture, et qu’alors il s’occuperait de moi (Autre défaite.). Son théâtre rouvre ; je vais le sommer de tenir sa promesse ; il me dit qu’il n’avait point encore le temps. « Je vois bien, Monsieur, lui dis-je, que votre intention n’est point de m’admettre à votre théâtre, malgré la parole que vous m’aviez donnée. Mais si, reprit-il ; il faudrait, voyez-vous, que M. Adam puisse être libre, et il ne l’est pas. Demandez-le lui, et moi je serai prêt dès qu’il le sera. » Je vis bien que tout venait de M. Adam, que son intention n’avait jamais été de me faciliter les moyens d’arriver au théâtre. — Je connaissais M. Dalmont, son ami de collége ; il me promit d’aller lui parler en ma faveur. M. Adam lui dit qu’il ne voulait point qu’une femme réussît, et que, par conséquent, je n’obtiendrais pas d’audition. Son ami insista, et lui s’obstina toujours à dire qu’une femme ne devait point arriver au théâtre.

À cela, je dirai que M. Adam a montré envers moi une conduite bien peu généreuse, et qu’il