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Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/148

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recteur ne fit, pour ainsi dire, que paraître et disparaître à la direction, et son successeur, M. Carvalho, auquel je dus m’adresser pour le prier d’entendre cet opéra reçu au théâtre par son prédécesseur, ne me fit pas même l’honneur d’une réponse.

Que faire pour réussir !… Comment faire connaître ses œuvres ? Personne ne vous tend la main. Pauvres compositeurs, quel triste sort est le vôtre… et qu’il faut que l’amour de l’art soit puissant, pour vous donner la force de surmonter et de vaincre les mille difficultés que l’on sème impitoyablement sur votre route.

Il y a longtemps que j’avais le désir d’organiser une représentation au Théâtre-Italien, mais l’argent, toujours l’argent me retenait : je reculais devant des frais si considérables. Pourtant, qui ne tente rien, n’a rien, me dis-je ; puis, toutes les peines que je vais me donner, n’ayant personne pour me seconder, c’est un véritable tour de force. Eh bien ! j’en aurai le courage. Et nie voilà en route. — Je vais voir des artistes de l’Opéra-Comique ; quelques-uns me refusent, d’autres ont la bonté d’accepter. Ce n’est pas le tout, il faut l’autorisation de M. le directeur : impossible de l’obte-