Aller au contenu

Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 143 —

s’était empressée de le louer, afin d’avoir le plaisir de mon voisinage. — Il existe de ces personnes qui s’insinuent de suite chez vous, et s’initient à toutes vos affaires, surtout lorsque, comme moi, l’on n’a pas plus de défiance. — J’étais dans le fort de mon coup de feu, pour ma représentation, elle me proposa ses services, afin de m’aider. Elle était plus souvent chez moi que chez elle. À travers toutes mes préoccupations, je m’aperçus que l’un de ses buts était de se faufiler parmi une société honorable. Elle avait la parole facile et dorée, et plusieurs de mes amies s’y sont laissé prendra aussi un moment. Elle était adroite ; cependant elle disait trop souvent : moi, femme du monde. Elle le répétait sans cesse, et c’est là, justement, où l’on pouvait remarquer qu’elle ne l’était pas : on ne le dit point, et on le prouve.

Elle me proposa de tenir ma comptabilité, et je déposai chez elle tous mes billets. Quand je faisais mes courses ou mes répétitions, c’était elle qui répondait aux personnes qui venaient en chercher. — On m’engagea à envoyer quelqu’un dans les hôtels, afin d’en offrir aussi. À cet effet, une dame de mes amies m’envoya un homme intelligent qu’elle connaissait. Lorsqu’il se présenta