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Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/18

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charger de ce travail. Chaque fois que mon père rentrait, je lui demandais : l’as-tu trouvé ? Pas encore, me répondait-il en riant. Je me mettais à pleurer. – Au bout de dix jours d’attente, je tombai malade de désespoir. Mon père, alors, s’empressa de faire plus sérieusement la recherche de ce poète tant désiré, et vint enfin m’annoncer son heureuse découverte, en ajoutant que dès le lendemain on allait se mettre à la besogne pour moi, et que ce ne serait pas très-long à arranger.

Cette bonne nouvelle me transporta de joie et me rendit promptement la santé.

J’attendis quinze grands jours, et je reçus mon manuscrit, justement un jour où il y avait une grande fête dans la ville ; tout le monde s’y portait, moi seule, je n’aurais pu y prendre part, et je suppliai ma bonne mère de ne pas me forcer à y assister, et de me laisser commencer mon opéra. Le désir de son enfant était toujours le sien.