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Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/51

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« Mademoiselle, je suis tout prêt à être agréable à M. le comte de Las-Cases ainsi qu’à vous ; cherchez donc un auteur, et priez-le de venir s’entendre avec moi sur un ouvrage en un acte, que je vous représenterai aussitôt que vous en aurez écrit la partition. » Je sortis bien joyeuse de chez lui. Je demeurais à cette époque dans la maison de M. Achille Dartois, que justement je rencontrai dans l’escalier. Il me souhaita le bonjour, et je lui fis part de la joie que j’éprouvais, ainsi que de mon embarras à trouver un auteur qui voulût bien me donner de suite un poème. « Ah ! s’écria M. Dartois, Crosnier vous trompe, je connais tout ça, il ne vous jouera point. Mais, repris-je, il a donné parole à M. de Las-Cases. — Oh ! alors, c’est différent, il en a besoin, et s’il en est ainsi, moi et mon frère, demain, nous nous rendrons chez lui et nous vous ferons immédiatement un opéra. Je le remerciai beaucoup, et rentrai chez moi encore bien plus contente. Le lendemain il vint me voir, et me dit que son frère et lui s’étaient entendus avec M. Crosnier, et que c’était une affaire conclue ; que dès qu’ils auraient terminé leur manuscrit, ils obtiendraient lecture, et qu’une fois accepté il me serait remis.