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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/12

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manuscrits[1] ; de grands changemens se sont opérés autour de lui dans ce long intervalle de temps, sans qu’il ait éprouvé le besoin de changer un mot à l’expression de sa pensée.

C’est que pour lui la vérité de 1808 était encore la vérité de 1814, de 1815, de 1830 ; c’était la vérité de toute sa vie. Le trait le plus saillant, peut-être, du caractère de Grégoire, était la ténacité, qui chez lui s’alliait à une extrême mobilité d’imagination. Aucune existence ne se présente plus homogène au milieu de nos annales biographiques si bigarrées.

On retrouvera dans ses Mémoires les sentimens de piété, de philantropie et de républicanisme dont cette existence entière fut l’application ; on y retrouvera aussi l’empreinte d’une vivacité, disons même d’une irritabilité si grande, qu’il ne fallut pas à Grégoire moins de haute raison que de bonté pour se montrer indulgent comme nous l’avons toujours vu. Ses passions ardentes auraient pu le dominer et l’entraîner, à l’exem-

  1. Il en a seulement détaché quelques fragmens pour les insérer dans différens écrits, tels que : l’Histoire des Sectes religieuses, la Réponse aux Libellistes, etc.