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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/25

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beautés de la nature, et d’intérêt pour les œuvres de l’homme ; on le verrait s’enquérir avec soin de tous les perfectionnemens susceptibles d’être transplantés parmi ses compatriotes, et attribuer à l’influence de la liberté politique tout ce qui le frappe avantageusement dans les mœurs et les usages de la Suisse ; on le verrait tourner en ridicule les lances et les cuirasses féodales conservées dans l’arsenal de Zurich, et demander pourquoi l’on n’entoure pas d’un cadre d’or l’arbalète de Guillaume Tell ; on le verrait causant avec Hirzel et Lavater, visitant le chantre d’Abel dans sa retraite sauvage de Sihlwald ; on le verrait s’attendrir à la pensée de dire la messe dans la célèbre chapelle d’Einsiedeln que son père avait visitée quelques années auparavant.

La renommée des talens et des vertus de Grégoire s’était répandue dans la province de Lorraine et lui avait acquis une juste popularité. Aussi quand les trois ordres se réunirent à Nancy pour choisir des députés aux États-Généraux, son nom sortit avec éclat de l’urne électorale.

Le biographe allemand que nous avons cité