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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/30

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L’irritation allait sans cesse croissant chez le peuple, particulièrement excitée par la présence des troupes que réunissait la cour aux environs de Paris et de Versailles, et que l’on disait destinées à opprimer la représentation nationale. Grégoire appuya la motion de Mirabeau, qui demandait l’éloignement de ces troupes. Quelques jours après, le 13 juillet, il revint sur le même sujet, et proposa l’établissement d’un comité chargé d’examiner la conduite des ministres. Comme il mettait une extrême vivacité dans ses paroles, l’archevêque de Vienne qui présidait l’interrompit, et témoigna sa surprise d’entendre un ecclésiastique s’exprimer avec tant de véhémence ; mais les murmures de ses collègues l’avertirent qu’ils n’approuvaient point sa remarque.

Remplaçant à son tour momentanément le président au fauteuil, dans cette mémorable séance, qui, ouverte le 13 juillet au matin, ne fut levée que le 15 à dix heures du soir, séance pendant laquelle le peuple prenait d’assaut la Bastille, Grégoire, se tournant vers les tribunes publiques où se pressaient les citoyens, inquiets des périls de l’Assemblée, s’écria avec enthousiasme : « Apprenons à ce peuple qui nous entoure, que