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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/47

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chez la veuve, qu’il prenait plaisir à nommer sa mère adoptive. C’est ainsi que madame Dubois, associée à ses succès et à ses revers, et confidente de toutes ses pensées, est devenue dépositaire des papiers que nous publions.

La mémoire de l’évêque de Blois est restée pour son amie une espèce de culte. Nous l’avons vue dans le délire d’une maladie, où le souvenir des dangers d’autrefois se confondait avec le sentiment du danger présent, croire que la guillotine était dressée sous ses fenêtres, que les bourreaux allaient la saisir, et adresser au ciel ce sublime remercîment : « Oh ! que je suis heureuse de lui avoir survécu pour témoigner de mon amitié en souffrant cela pour lui aussi courageusement qu’il l’aurait souffert lui-même ! Il sera fier de se voir représenter ainsi. »

Les opinions qu’avait émises Grégoire, dès avant la révolution, sur la nécessité d’améliorer le sort des juifs, ne laissaient point douter qu’il mettrait à profit sa position nouvelle pour réaliser ses vœux philantropiques. On ne tarda point en effet à l’entendre dénoncer les persécutions exercées en Alsace contre ces religionnaires, tracer une peinture touchante de leur situation, et