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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/65

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Chambéry, 20 janvier 1793.

« Nous apprenons par les papiers publics que la Convention doit prononcer demain sur Louis Capet. Privés de prendre part à vos délibérations, mais instruits par une lecture réfléchie des pièces imprimées, et par la connaissance que chacun de nous avait acquise, depuis longtemps, des trahisons non interrompues de ce roi parjure, nous croyons que c’est un devoir pour tous les députés d’annoncer leur opinion publiquement, et que ce serait une lâcheté de profiter de notre éloignement pour nous soustraire à cette obligation.

« Nous déclarons donc que notre vœu est pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale, sans appel au peuple.

« Nous proférons ce vœu dans la plus intime conviction, à cette distance des agitations où la vérité se montre sans mélange, et dans le voisinage du tyran piémontais. »

Signé : Hérault, Jagot, Simon, Grégoire.


Cette lettre existe encore aux archives du royaume. Les noms des quatre signataires ne furent point comptés parmi les votes pour la peine capitale. Ils furent même dénoncés aux Jacobins, comme ayant mal rempli leur devoir de citoyens.

Tout cela n’empêcha point les ennemis de