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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/117

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pas, me dit-il, vous loger ici ; car cet endroit est ce que nous appelons à Paris cave en ville, dont je suis chargé de vendre le vin ; mais je vous indiquerai une auberge et je paierai ce qu’il en coûtera. Après que j’eus mangé ma soupe et bu quelques verres de vin, s’apercevant que j’étais très-fatiguée, il me conseilla de me retirer et me donna une lettre pour l’hôte, auquel il me faisait passer pour sa parente. Il me recommanda si bien, qu’on eût toutes sortes d’égards pour moi.

Tous les jours je venais rendre visite à mon bienfaiteur ; chaque fois j’éprouvais de nouvelles marques de bontés. Je trouvai tant d’honnêtetés dans ses procédés, que j’en devins amoureuse.

Depuis plusieurs jours, il me sollicitait de répondre à son amour, qu’il me peignait dans des termes si sincères, que je n’attendais que le moment d’être pres-