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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/132

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les autres moines ; comme lui-même avait choisi la maison que j’habitais, il avait donné la préférence à une dont le jardin donnait sur la campagne : une porte de sortie à l’extrémité du jardin, et dont il avait la clef, favorisait nos visites nocturnes ; dès que tous les moines étaient retirés dans leurs cellules, le père Hercule sortait de son couvent, entrait par la porte du jardin, et venait me trouver dans mon lit, ainsi nous passions toutes les nuits ensemble, si l’on en excepte quelques unes qu’il jugeait nécessaires pour rétablir son tempérament. Le lendemain il me quittait de très grand-matin et retournait dans son couvent, sans que personne ne s’apperçut de la nuit délicieuse qu’il avait passée. Dieu sait combien nous nous en donnions !

Je variais tellement les plaisirs de mon moine, je le provoquais de tant de façons de répondre à la force de mon tempéra-