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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/158

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tais les meubles, et que je fis des billets pour le reste. Richement vêtue, j’allais dans toutes les promenades ; jamais je ne manquais les jours d’opéra, espérant de rencontrer quelque bonne fortune.

Il y avait cinq mois que je menais ce genre de vie, et je ne voyais personne se présenter. Pour comble de malheur, mon argent était dépensé ; les billets que j’avais faits n’ayant pas été payés à leur échéance, le tapissier avait obtenu une sentence contre moi ; mon hôte me menaçait de me donner congé. Enfin, le marchand de vin et le traiteur ne voulaient plus me faire crédit ; je voyais, avec la douleur la plus amère, que j’allais retomber dans l’état où j’étais quand je sortis de l’Hôtel-Dieu, lorsque, par le plus grand hasard, je fus tirée bien à propos de cet embarras.

Un jour que j’étais aux Tuileries et que je marchais à grands pas, comme une