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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/163

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et établi aux Porcherons, en un mot qu’il faisait très-bien ses affaires, j’espérai que conservant encore un reste d’amitié pour moi, il ne m’abandonnerait pas dans mon malheur.

Enhardie par cet espoir, je n’hésitai point d’aller le trouver à son cabaret, en entrant je l’aperçus qui était à son comptoir ; quant à lui il ne me reconnut point, après avoir attendu assez long-temps qu’il vint dans la salle où étaient les personnes qui buvaient. Je le vis enfin paraître, aussitôt je m’approchai de lui et lui annonçai à voix basse, que j’aurais un mot à lui dire en particulier. Il me fit entrer dans un cabinet, et dès que nous fûmes seuls ; je lui parlai ainsi : L’état où je suis réduite vous empêche de reconnaître votre chère Suzon. J’eus à peine prononcé mon nom, qu’il sauta à mon col et m’embrassa : — Que j’ai de plaisir à vous voir ; mais dans quel état vous trou-

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