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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/18

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cher pour vous y conduire, et vous en rendre la maîtresse.

Ce discours me surprit tellement, que je ne trouvai point d’expression pour remercier ce seigneur de cette générosité inattendue. La profonde révérence que je fis indiquait seulement que la proposition ne me déplaisait pas. Le comte s’en contenta et sortit un instant après, sans paraître étonné de mon silence. Quant à moi, quoique toujours affligée de la perte de mon amie, je m’occupai à faire un paquet de mes hardes.

Dans le moment que le généreux seigneur sortait de ma chambre, la vieille Sybille, chez qui nous étions, ma chère Suzon et moi, et qui m’avait débauchée de chez mes parens, rentra aussi rassurée depuis le départ des archers, qu’elle avait paru effrayée à leur arrivée : elle me demanda si la personne qu’elle venait de rencontrer sortait d’avec moi, et quel