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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/30

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le malheureux état que j’avais embrassé, elle m’a plusieurs fois conseillé de retourner chez mes parens. Une résolution aussi généreuse, aurait trop coûté à mon amour-propre, pour l’exécuter, et j’aurais mieux aimé être mille fois plus malheureuse que je ne l’étais que de retourner dans ma famille : quoique ma chère Suzon soit perdue pour moi sans retour, c’est dans la lecture de ses mémoires, que je trouve des leçons plus instructives que dans tous les livres que je lis. C’est en voyant le tableau de ses faiblesses, que j’apprends toujours à être en garde contre les miennes.

Aussi je les ai toujours dans les mains dès que je suis seule. Chaque anecdote de sa vie est pour moi tous les matins un objet de méditation.

Un jour que j’étais absorbée dans les réflexions que m’occasionait cette lecture, et que je tenais les mémoires de Suzon a