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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/42

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autant de ressources dans l’imagination qu’en avait ma mère, pour redresser la cheville ouvrière du père supérieur : encore se trouvait-elle fort heureuse, quand après un assaut plus fatigant que voluptueux, ils arrivaient au terme désiré. La pure reconnaissance était donc la base de leur liaison ? Non, l’intérêt seul entretenait leur commerce.

La passion de Toinette, (c’était le nom de ma mère), pour les hommes, ne l’aveuglait pas au point de traiter sans distinction, tous ceux qui lui rendaient visite. Un moinillon, par exemple, était si mal reçu chez elle, qu’il n’osait s’y présenter deux fois ; il n’en était pas de même d’un supérieur, et surtout d’un procureur de couvent. L’argent qu’ils recevaient soit pour faire dire des messes, soit pour faire du bien aux pauvres, était employé à acheter ses faveurs. Je crois, même que ma mère se serait