Aller au contenu

Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(37)


avec beaucoup de sagacité toutes les sottises que tu as faites dans la journée, ou plutôt c’est qu’il les voit empreintes sur ton visage.

Je menais une vie très malheureuse et fort triste auprès de ma mère ; comme elle n’aimait que ses plaisirs, elle s’occupait peu de mon bonheur. Pour surcroît de malheur, toutes les fois qu’il ne venait personne à la maison lui présenter son offrande, j’étais sûre de recevoir quelques paires de soufflets. Elle aurait au moins dû sentir qu’elle mettait ses chevaliers à des épreuves si fréquentes, qu’ils devaient avoir besoin de repos, que son petit tempérament aurait lassé une compagnie de grenadiers les plus aguerris ; mais non, ses désirs étaient trop brûlans ; son con qui donnait le branle à toutes ses autres facultés, la maîtrisait trop pour qu’elle se contînt dans les bornes de la modération.

4