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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/74

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conseille cependant d’en user plus modéremment que moi, surtout si elles doivent être long-temps réduites à ce régime. À trop user de ce plaisir, on l’émousse, la santé s’affaiblit : il est même à craindre qu’après avoir trop émoussé les ressorts de la machine, il n’occasione entièrement sa destruction. Il faut pour thermomètre sûr consulter moins son appétit, qui est toujours très-grand dans une jeune personne, que ses véritables besoins ; alors, on sera toujours très-sûr que le tempérament, loin d’en souffrir, ne fera qu’y gagner. Je souhaite que les jeunes demoiselles profitent en passant de cet avis ; s’il déplaît à celles qui ont toujours des besoins renaissans, il pourra du moins être utile à d’autres dont les désirs ne sont pas aussi violens. L’usage immodéré des remèdes les plus salubres peut les rendre aussi dangereux à la santé que les poisons les plus pernicieux.