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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/76

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indices certains que je ne resterais pas encore long-temps dans la maison paternelle. Le bonhomme Ambroise fut à peine revenu de son travail, que ma mère lui conta avec emphase la réception qu’elle avait eu au château, et la promesse qu’on lui avait faite de me mettre dans un couvent jusqu’au moment où l’on m’établirait. Cette conversation fournit même plusieurs réflexions sur le bonheur que son cher mari avait eu en l’épousant, que malgré qu’il se plaignait continuellement de son sort, il n’aurait jamais pu espérer de voir ses enfans si bien élevés et si bien établis, s’il se fût uni à une simple paysanne.

La langue de ma mère était si bien pendue ce soir-là, les idées lui venaient avec tant de rapidité, que mon père, qui avait besoin de repos et qui se sentait une très-grande envie de dormir, fut obligé, pour faire trève à cette conversation qui