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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/82

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que je me trouverais un jour fort heureuse qu’il tombât sous ma coupe un de ces riches millionnaires, pour avoir le plaisir de le plumer tout à mon aise ; j’aurais commencé à m’ennuyer de ne voir paraître personne (le temps s’écoule bien lentement pour une personne qui attend), si les ornemens du salon où j’étais, ses meubles riches et choisis avec goût, la beauté des glaces qui le décoraient, si tout enfin n’eût excité mon admiration.

Les moindres beautés de cet appartement n’avaient point échappé à mes regards curieux. De tout cet examen que résulta-t-il ? Que je regardais madame d’Inville comme la plus heureuse personne de toute la terre. Qu’on est sujet à se tromper quand on apprécie le bonheur de ses semblables en raison de leurs richesses ! L’homme sous des lambris dorés et couvert des vêtemens les plus pré-